Cela a été douloureux, physiquement, avant de devenir entrepreneur.Toute ma scolarité, mes parents et mes profs m’ont expliqué que le Graal, c’était le précieux et convoité CDI. Alors pourquoi le quitter pour se lancer en indépendante ?
Simplement parce que ma tête et mon corps ne parlaient plus le même langage. Mais ce concept « d’alignement intérieur » me semblait, il y encore cinq ou six ans, bien trop ésotérique et fumeux, pour, avant même de le mettre en pratique, accepter d’y réfléchir.
Mon chemin a été douloureux pour devenir entrepreneur mais mon corps a fini par convaincre ma tête.
Après 10 ans de fatigue engendrée par deux maladie chroniques auto-immunes, il m’a tout simplement lâchée : j’étais incapable de lever chaque matin à 7h30 et d’éprouver le même enthousiasme « qu’avant », avant la maladie.
Je pensais avoir trouvé la solution en me déclarant salariée handicapée. Après tout, cela voulait dire que je n’avais plus les mêmes capacités, même si mon handicap était invisible. Et, donc, que je pouvais me laisser du temps pour adapter mon travail à ma santé. Devenir entrepreneur n’était donc toujours pas la solution.
Devinez quoi ? Cela ne m’a pas aidée à aller mieux, je me suis juste ajoutée de la pression supplémentaire pour réussir encore plus malgré la maladie. Je n’avais toujours pas trouvé ce fameux « alignement intérieur ».
Pourtant, je l’aimais et l’aime encore mon boulot : les relations presse nourrissent ma curiosité et me challengent depuis 20 ans. De plus, j’ai découvert une nouvelle mission il y a plus de douze ans : préparer les dirigeants à la prise de parole, et, notamment face aux journalistes, l’un des publics les plus exigeants et, donc, formateurs.
Même si je voyais les progrès très rapides réalisés par mes clients lors de ces media-trainings, cela n‘a pas été la révélation ou le coup de foudre attendu. Pourquoi ? Parce que je m’enfermais toute seule comme une grande dans ce je pensais devoir être mon seul et véritable boulot : les RP.
Je n’avais pas de légitimité pour me consacrer entièrement à la formation.
Alors, qu’au final, je mène les deux activités de concert depuis 12 ans. Et, lorsque j’étais salariée, j’animais, en moyenne, entre 6 et 8 sessions de formation par an.
Alors pourquoi ? Pourquoi mon corps me lâchait alors que je pensais être dans le bon boulot au bon moment ? Je me suis alors interrogée sur mes besoins profonds et ai compris que la formation était ce que je voulais vraiment faire. J’ai alors pris une décision qui m’effrayait car elle me projetait dans l’inconnu : quitter le confort matériel et mental du salariat pour retrouver une qualité de vie mais aussi l’envie de travailler.
Et après ? C’est bien beau de savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut plus dans sa vie professionnelle mais comment je fais concrètement ? Je crée ma micro-entreprise, je trouve des clients. Mais devenir entrepreneur n’est toujours pas évident : je dépends, au départ, de Pôle Emploi pour me verser un salaire et découvre que je suis le fameux chausseur mal chaussé.
Le chausseur le plus mal chaussé ? Oui, oui, même en devenant entrepreneur !
Tous les jours, je conseille mes clients dans leur communication pour qu’ils soient visibles, tant dans les media que sur les réseaux sociaux. Je leur fais connaître les subtilités du langage corporel et leur apprend à rédiger des contenus impactants. Car, c’est bien de savoir prendre la parole mais c’est encore mieux de savoir ce qu’on veut dire.
Mais, j’ai du mal à mettre en pratique mes propres conseils car mon parcours professionnel ne m’a pas appris à mettre en valeur ce que je sais faire. Me mettre en avant, partager ce que je sais faire, bref, communiquer sur mon expertise devrait être un jeu d’enfant puisque c’est mon boulot.
Malheureusement, ce n’est pas si évident alors je me trompe parfois, voire souvent, je m’interroge sur la pertinence de publier cet article par exemple. Quelqu’un aura-t-il seulement envie de lire mes mots ? En même temps, je ne cours après les « like » mais ai plutôt envie de partager mon expérience. Et tant pis si je suis la seule à le lire !
Les doutes, les erreurs, le découragement, l’envie de tout envoyer balader m’ont bizarrement confortée dans mon choix d’entrepreneure. Même si je débute cette nouvelle histoire, j’en mesure déjà les bénéfices dans mon confort de vie, mon équilibre interne. Je décide de mon agenda, ai pris le temps de récupérer et ai, enfin, trouvé ce qui m’anime.
Et, puis, je n’ai pas envie de retourner vers le salariat.
Ce n’est même pas un choix envisageable, sauf, peut-être, dans les fameux pires scenarii à imaginer quand on veut vaincre ses peurs. Mon rythme de vie ne s’adapte plus aux contraintes d’une salariée. Enfin alignée avec moi-même, je ne ressens plus l’obligation de réussir mais simplement l’envie de réussir.
Et vous ? Sentez-vous ce besoin de vous aligner avec ce que vous ressentez profondément ? Entendez-vous cette voix qui vous dit que vous n’êtes pas à votre place, un incompétent au final ? Répondez-lui en lui rappelant tout ce vous avez déjà accompli et en lui expliquant comment vous avez construit votre expertise.
Vous êtes légitime dans votre domaine et vous êtes un expert. Alors, exprimez-vous, partagez ce que vous savez, affirmez-vous dans vos prises de parole car vous êtes le meilleur porte-parole de vous-même.